Les us et coutumes de table
thématique religieuse du banquet
- La Cène de Léonard de Vinci 1495.La cène de Léonard de Vinci a été réalisée entre
1494 et 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria della Grazie à Milan.
- Les noces de Cana de Véronèse 1562.
- La Cène, école de Jean Restou, XVIIème siècle, Notre-Dame-Du-Port.
- - Quels sont les points communs entre ces trois peintures ?
- scènes religieuses, présence du Christ, repas, festins, nourritures, banquet.
- Quelle défnition pouvez-vous proposer du terme banquet ?
- Par défnition, le banquet est ? le symbole même de la vie en commun où l'on cultive les
rapports non seulement entre l'homme et son semblable, mais aussi entre l'homme et la
divinité. ? Pour les Chrétien, ?le banquet sacré, moment capital de la relation de l'homme
avec Dieu, se charge de valeurs spirituelles renvoyant à la Cène où Jésus-Christ a
institué l'Eucharistie. ?
- - Voyez-vous des différences entre les trois peintures ?
- dans les peintures de Léonard de Vinci et Jean Restout, on distingue
Jésus-Christ qui est entouré d'un petit groupe de personnes, la scène peut paraître plus intimes. Dans
le tableau de Véronèse, il y a une foule importante, on a du mal à identifer les personnages.
Léonard a représenté la Cène, le dernier repas de Jésus de Nazareth entouré de ses douze
apôtres, le jeudi saint, veille de sa crucifxion. Il suit là une vieille tradition monastique.
Il s'agit là d'une peinture murale commandée pour le réfectoire d'un monastère.
Disposée frontalement, la table s'étend le long du bord inférieur du tableau de sorte que le
spectateur se trouve directement placé face au Christ et aux apôtres. Le Christ vient de
prononcer des paroles lourdes de conséquences : ?l'un d'entre vous me trahira !?. Les apôtres
rejettent cette accusation et en discutent entre eux. Leur émotion et leur étonnement se répand
comme une vague du centre du tableau vers les bords, d'où elle repart vers le centre.
Placée au centre exact du tableau, la fgure du Christ se singularise en revanche par un équilibre
paisible et un statisme emprunt d'un grande dignité. Au-dessus de la fenêtre centrale, on voit un
arc circulaire qui peut être compris comme une auréole du Christ élevée dans l'architecture.
Toutes les lignes de la salle convergent vers cet élément architectural au-dessus de la tête de de
Jésus, en particulier celle des tapisseries et du plafond à caissons.
Par ailleurs, quand on observe d'un peu plus près la scène, on remarque que le personnage à
gauche du Christ, c'est-à-dire à sa droite, est une femme! Le premier apôtre assis à la droite de
Jésus n'est rien d'autre que Marie Madeleine. On la reconnaît par sa physionomie et aussi
parce qu'elle croise les doigts. Madeleine est souvent représentée ainsi, les doigts entrelacés.
Le tableau de Véronèse :
Il s'agit d'un banquet mais là les participants sont en nombre, la scène laisse à voir une véritable fête. Par ailleurs, le titre de la peinVolé au milieu de l'assemblée.
Les Noces de Cana fait scandale en son temps. Insistant sur la fête que constituent des noces plus que sur la lourde symbolique qu'impose l'illustration de textes issus de l'?vangile, Véronèse semble se complaire dans une ivresse toute vénitienne. Véronèse a choisi de représenter le banquet des noces à la fin duquel Jésus transforme l'eau en vin. Ce premier miracle du Christ marque son entrée dans la vie publique. La toile est très fdèle à l' ?vangile de Jean (I;I-II)). La seule différence vient du fait que le peintre transpose le banquet dans un contexte vénitien qui lui est contemporain.
Prolongement possible quant à la connotation symbolique de la viande de boeuf :
Gérard David, Les noces de Cana, 1500-1503, Paris, Musée du Louvre
Il s'agit d'un banquet de noces, les noces de Cana, banquet au cours duquel s'est produit le miracle
opéré par Jésus- Christ, soit la transformation de l'eau en vin.
La viande de boeuf, une viande sacrée : La viande de boeuf joue un rôle centrale dans l'alimentation comme dans les rites propitiatoires ou expiatoires. D'ailleurs, les rituels antiques d'invocation des divinités comportent l'offrande de viande. Le Christianisme veut que la viande symbolise le corps du Christ en tant que victime sacrifcielle. Mais elle peut prendre une part négative quand elle représente la part matérielle de l'être humain avec sa coupable inclination au vice et au péché.
Au Moyen Age, l'abattage des bêtes n'est pas une pratique religieuse mais découper la viande reste un acte public avec une dimension symbolique, l'activité même du cuisinier a une dimension sacrée.
Si la viande est exclue de la nourriture des moines, elle devient la plat de résistance de la table des riches et se veut un élément emblématique de leur statut social.
A la Renaissance, la viande occupe une place centrale dans les tableaux représentants des banquets. Elle devient l'objet de l'art spectaculaire de l'écuyer tranchant, chargé de découper la viande devant tous et de la distribuer.
Les restrictions quant à la consommation de viande sont liées au Carême, il est interdit de
consommer de la viande pendant cette période.
Quand la nourriture est pêché
Gerrit Van Honthorst, La Joyeuse Bande, 1622, Munich, Alte Pinakothek
Remarque quant aux symboliques de ces aliments :
La pomme est originaire du Moyen-Orient et elle est connue dans l'Egypte ancienne.
Les pommes sont considérées comme de féminité, de beauté et de prospérité. Elles sont
présentes dans de nombreux épisodes mythologiques.
Le poulet rôti se veut un plat succulent. Il nous renvoie aux plaisirs de la chair.
Sur le plan symbolique, l'eau-de-vie symbolise le vice car bien que
transparante comme l'eau, une fois avalée, elle est brûlante comme le feu.
Pieter Bruegel l'Ancien, Le pays de Cocagne (détail), 1567, Munich, Pinakothek.
Les tartes :
Les différents gâteaux (tartes et tourtes) disposés sur le toit de la cabane témoignent de la Profusion des tentations alimentaires.
L'oeuf :
De la coquille de l'oeuf, sortent les pattes d'un poussin. C'est l'illustration de la gloutonnerie des trois personnages, repus et vautrés. Leur gloutonnerie est symbolisée par la présence du couteau oublié dans la coquille, ils sont prêts à manger même cet oeuf pourtant trop vieux.
L'oie vivante :
C'est la représentation symbolique du pêcheur obstiné. Sortant du plat, elle devient l'emblème du pêché de gourmandise répété sans repentir.
Le porc :
C'est le symbole du pêché. Ici, c'est la fonction alimentaire de l'animal qui fgure. Tout étant comestible, il devient alors L'emblème de la gourmandise.
Dans Le pays de Cocagne, Pieter Bruegel l'Ancien illustre le pêché de
gourmandise au travers d'une consommation excessive de différents aliments,
gâteaux, tourtes, viande de porc ou d'oie … Cette gloutonnerie semble poussée à
l'extrême puisque rien ne paraît rassasier l'appétit des personnages.
Nourriture et raffinement
Fransisco de Zurbaran, Plateau avec des citrons, 1633, Pasadena, Norton Simon
Museum.
1) Les citrons : Le citronnier est le symbole de la fertilité et de la fécondité en raison
de l'abondance de ses fruits.
2) La nature morte aux oranges : Ces oranges dans une corbeilles nous renvoie à
l'idée de l'union conjugale.
3) Le chocolat : C'est une boisson particulièrement appréciée des dames en raison de
sa douceur. Associé à la rose, symbole de féminité, le chocolat peut ici faire
référence à une noble dame, commanditaire ou destinataire du plateau.
Petite histoire, en 1502, les hommes de Christophe Colomb s'emparent d'une
embarcation qui contient des graines sombres utilisées comme monnaies par les
indigènes de l'Amérique centrale : ce sont des fèves de cacao.
Le cacao est introduit en Espagne au XVIème siècle, mais il est importé plus
largement au XVIIème siècle lorsque l'on apprend à le préparer.
4) La tasse à hauts bords évasés laisse bien voir son contenu, le chocolat.
Résumé : Cet article , publié sur ac-Clermont, est un programme d'histoire de l'art pour enseigner, montre des représentations symboliques de tableaux et de nourriture .
Source : ac-clermont.fr
Adresse du document :http://www3.ac-clermont.fr/pedago/lettres histoire/pourenseignerlesnouveauxprogrammes/j2%20formations/repas%20et%20peinture.pdf