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Notre alimentation est-elle dictée en partie par les mythes ?

Notre alimentation est-elle dictée en partie par les mythes ?
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5 mai 2010

Partie 3 : Des tableaux chargés de symbole

Cette partie comprend :
- L'influence des représentants religieux
- Tableaux et représentations religieuses

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5 mai 2010

Partie 2 : La sociologie des mangeurs

Cette partie comprend :
-Qu'est ce qu'un mangeur : confrontations culturelles
-Le respect de la religion de par comment nous mangeons : - régime amaigrissant
                                                                                       - fastfood
                                                                                       - OGM
                                                                                       - cantine

5 mai 2010

Partie 1: Les déterminants religieux

Cette partie comprend :
- Les différentes religions et leurs rites associés
- La symbolique des aliments dans les différentes religions
- La symbolique et la représentation des aliments dans la publicité.

4 mai 2010

Bibliographie des articles

WIKIPEDIA Religion et Alimentation [en ligne]. Disponible sur  : http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_et_alimentation (consulté dernièrement le 27.04.2010).

 Le mangeur avec AFSR et l'OCHA le 6 et 7 février 2006,Paris, "a croire et à manger : Religion et alimentation"[en ligne]. Disponible sur : http://www.lemangeur-ocha.com/fileadmin/images/sciences_humaines/AFSR_Alimentation_et_Religion_Goody.pdf (consulté dernièrement le 27,04,2010)

 Amades.revues « à croire et à manger : Religion et alimentation » [en ligne]( avec l'OCHA, l'AFSR et le CNRS et l’EPHE) 6 et 7 février 2006. Disponible sur :  http://amades.revues.org/index401.html (consulté dernièrement le 27,04,2010)

WIKIPEDIA Alimentation [en ligne ]. Diponible sur  :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Alimentation#Approche_culturelle (consulté dernièrement le 27,04,2010)

Divinécologie Alimentation : alimentation physique [en ligne] Disponible sur : http://divinecologie.e-monsite.com/rubrique,alimentation,186212.html( consulté dernièrement le 27,04,2010).

Homme et faits Alimentation, culture et religion par Awad Fouti en 2001[en ligne].Disponible sur : http://www.hommes-et-faits.com/carnet/af_alimen.html (consulté dernièrement le 27,04,2010).

oldcook alimentation religion : héritage culturelpar maitre Chiquart en 2005[en ligne].Disponible sur : http://www.oldcook.com/alimentation_religion.htm (consulté dernièrement le 27,04,2010).

lamed La nature spirituelle de l'alimentation par Yaakov Chmouel LEVINSON.

[en ligne].Disponible sur : http://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=1030  (consulté dernièrement le 27,04,2010).

CULTURE L'alimentation et le sacré : identité religieuse et cohésion sociale par Pierre LECLERCQ le 10/2009 [en ligne ]. Disponible sur :http://culture.ulg.ac.be/jcms/prod_94530/l-alimentation-et-le-sacre-identite-religieuse-et-cohesion-sociale?part=4 (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Vedic sanga Végétarisme et végétation :tu ne tueras point 07/09/2009[en ligne] Disponible sur : http://vedicsanga.agence-presse.net/2009/10/07/vegetarisme-et-religions-tu-ne-tueras-point/ (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Le parisien Le halal s'invite à la télé 26/08/2009 [en ligne].Disponible sur : http://www.leparisien.fr/societe/le-halal-s-invite-a-la-tele-26-08-2009-616557.php (consulté der nièrement le 27,04,2010).

Libération La religion à la cantine et à la chaine par Stéphanie BINET le 26/01/2010 [en ligne]. Disponible sur : http://www.liberation.fr/economie/0101615688-la-religion-a-la-cantine-et-a-la-chaine (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Le point Fast food :la polémique enfle avec un e plainte de Roubaix contre Quick 18/02/2010 [en ligne] Dis sur : http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2010-02-18/fast-food-halal-la-polemique-enfle-avec-une-plainte-de-roubaix/920/0/425430 (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Le parisien Roubaix retire sa plainte contre les Quick halal 26/02/2010[en ligne] Disponible sur : http://www.leparisien.fr/societe/roubaix-retire-sa-plainte-contre-les-quick-halal-26-02-2010-829771.php (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Terre et ciel Halal et fast food par Jean Bisson le 19/02/2010[en ligne]Disponible sur : http://terreetciel.over-blog.com/article-halal-et-fast-food-45221698.html (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Nice matin un fats food 100% halal 22/10/2009[en ligne]Disponible sur : http://www.nicematin.com/article/cote-dazur/nice-un-fast-food-100-halal-a-nice (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Rue 89 Le menu à la cantine nouveau casse tête pour les écoles par Chloé Le prince le 08/01/2010[en ligne]Disponible sur : http://www.rue89.com/2010/01/08/religions-le-menu-a-la-cantine-nouveau-casse-tete-des-ecoles-132882 (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Forum supertoinette Le jeûne absolu 17/06/2003[en ligne]Disponible sur : http://www.forums.supertoinette.com/recettes_2345.regime_le_jeune_absolu.html (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Emirates Menus religieux[en ligne]Disponible sur :http://www.emirates.com/tn/french/plan_book/essential_information/dietary_requirements.aspx (consulyé dernièrement le 27,04,2010).

Mémoire online Les OGM face la question de la sécurité alimentaire, controverse et dilemme par Université Cocody Abidjan en partenariat avec le Centre de Recherche et d'Action pour la Paix - DESS droits de l'homme,le 05/01/2008 [en ligne] Disponible sur : http://www.memoireonline.com/05/09/2048/m_les-OGM-face--la-question-de-la-securite-alimentaire-controverse-et-dilemme16.html (consulté dernièrement le 27.04.2010).

ac-Clermont Les us et coutumes de table [en ligne]Disponible sur :

http://www3.ac-clermont.fr/pedago/lettres histoire/pourenseignerlesnouveauxprogrammes/j2%20formations/repas%20et%20peinture.pdf (consulté dernièrement le 27,04,2010).

Eglise un piège La cène de Lachapelle David et celle de Bétina Rheims le 03/05/2009 [en ligne]Disponible sur :

http://eglise1piege.unblog.fr/2009/05/03/la-cene-de-lachapelle-david-et-celle-de-bettina-rheims/

(consulté dernièrement le 27,04,2010).

La maison des journalistes La cène de Bétina Rheims par Diane Saint-Réquier [en ligne] Disponible sur :http://www.maisondesjournalistes.org/actu_tradition_satirique.php

Café géo Croquer la pomme ou la table des peintres par Jean Marc PINET en 2004 [en ligne] Disponible sur :http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=388 (consulté dernièrement le 27,04,2010).

2 mai 2010

Les grandes lignes de présentation du blog

.Ce blog sur le thème de la religion et de l'alimentation a été créé pour mettre en lien les relations entre les mythes notre alimentation et les aliments.

Nous verrons au cours de la lecture des articles que la religion est très présente dans notre vie de tout les jours sans même parfois nous en rendre compte.

Quand on parle de religion et alimentation, on fait le plus souvent référence aux règles écritent dans les livres religieux. Mais nous pouvons étendre ce thème sur d'autre sujet comme les confrontations culturelles, nos modes d'alimentation mais aussi l'image que l'on a des aliments par les représentants religieux, les peintures d'artistes ou encore la publicité.

C'est ce que j'ai voulu mettre en avant dans l'élaboration de ce blog. 

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2 mai 2010

Croquer la pomme ou le table des peintres

Croquer une pomme, c’est se nourrir, thème du Festival International de Géographie à Saint-Dié en 2004. Mais c’est aussi en faire un croquis, la dessiner pour la manger des yeux. Le double sens, alimentaire et pictural, du vocabulaire de la nourriture est à l’origine de ce texte rédigé après un café géographique sur ce thème au Bar de l’Entracte le 1° Octobre.

J’étais autrefois bien nerveux.
Me voici sur une nouvelle voie :
Je mets une pomme sur ma table.
Puis je me mets dans cette pomme.
Quelle tranquillité !

Henri Michaux : Plume
(Gallimard, 1963)

Croquer la pomme va plus loin dans la polysémie : cette expression usuelle suscite des images mentales, religieuses et érotiques ici, d’autant plus fortes que l’alimentation, comme la sexualité, concerne notre intimité corporelle au plus profond d’elle-même. La première est la condition de la survie de l’individu, la seconde de l’espèce.
Quelques représentations picturales de la nutrition (aliments, cuisine, repas) donnent l’occasion de pointer ces images aux multiples résonances. Les figures de l’alimentation, les manières picturales et le rapport au monde qu’elles impliquent font de la table des peintres un témoignage des lieux et des époques de la nourriture.

LA CONDITION HUMAINE

La pomme croquée qu’Eve tend à Adam sur le tableau de Cranach l’Ancien (1) porte la marque de ses dents. Croquée sur le vif avant d’être peinte, écorchée vive par les crocs d’Eve, la pomme nous renvoie ici à l’idée d’effraction : le bruit sec du crayon sur le papier et celui des dents qui broient la chair du fruit nous rappellent que dessiner et manger sont pour le peintre et l’affamé une façon de s’approprier l’aliment, végétal ou animal. Une prédation du vivant par le vivant, condition de vie de l’espèce humaine.
Dans la scène biblique située au jardin du Paradis, sous l’arbre de la connaissance où se love le serpent tentateur, Adam et Eve transgressent l’interdit divin et découvrent le bien et le mal qui font d’eux des êtres humains. Mais le tableau est aussi une scène de séduction, absente de la Genèse et condition de la reproduction de l’espèce humaine : poitrine dégagée par le coude en arrière, ventre mis en avant par le déhanchement, sexe à peine caché par l’entrecroisement des jambes, Eve offre son corps et le fruit défendu à Adam, qui, hésitant et gauche, cache son sexe et n’a pas encore croqué la pomme. Manger un fruit est ici la représentation allégorique du double péché de connaissance et de luxure.

L’EXALTATION DE LA VIE

Picasso peint un pichet et des pommes (2). Après la scène biblique de Cranach, voici le sujet le plus banal : des fruits ordinaires avec leur support (la table) et les récipients rustiques (le pichet et l’assiette) qui accompagnent un repas frugal. La composition pyramidale est simple et austère, la palette de tons sourds est pauvre. Mais, dit le peintre à Françoise Gilot (Vivre avec Picasso, 1965), "l’objet le plus quotidien est un vaisseau, un véhicule de ma pensée, ce que la parabole était pour le Christ".
Le cadrage serré exalte la cruche que grandit encore le format vertical, elle y gagne la majesté d’une statue antique : le blanc incertain rappelle moins la terre ou le grès vernissés que le marbre usé, l’assiette portant les fruits renvoie à la corbeille des canéphores. Les formes pleines et rondes des fruits et des récipients évoquent les courbes voluptueuses et un peu lourdes d’un corps féminin : l’anse rejetée en arrière met en avant une panse généreuse, légèrement déhanchée par le décalage des pommes sur la table, surmontée d’un bec ouvert comme une bouche lippue et de deux fruits offerts au spectateur par une femme ici moins séductrice que féconde. Aucune transgression dans cette parabole, mais l’exaltation jubilatoire et amusée de la femme et de la vie.

LA VIE ET LA MORT

Le panier de fruits du Caravage (3) échappe au quotidien de Picasso par sa mise en scène baroque. La table, dont la tranche seule est visible, est à la hauteur des yeux d’un spectateur de théâtre et non d’un mangeur de fruits ordinaire, qui en verrait le plateau au-dessous de lui. Le cadrage magnifie le panier par l’angle de vue qui l’élève et par la dissymétrie qui fait ressortir le fond doré lumineux. L’objet banal devient un personnage sur scène, un acteur de théâtre.
Il délivre une leçon de morale, sans connotation religieuse : la pomme claire aux couleurs chaudes, qui se détache sur un fond sombre, attire d’abord le regard et amène à découvrir la tache qui la gâte. D’autres taches se décèlent sur la même pomme et sur la poire voisine, certains grains de raisin se révèlent flétris, nombre de feuilles sont piquées, jaunies, recroquevillées, formant une couronne mortuaire dramatiquement découpée autour des fruits opulents et malades. Au cœur de la vie, la mort : la pomme vivante est mortelle, l’aliment comme l’homme est périssable. Dans une mise en scène somptueuse et funèbre, l’oxymore baroque fait du panier de fruits une Vanité, allégorie de la finitude humaine.

L’OSTENTATION

Avec le garde-manger de Snyders (4) apparaît la dimension sociale de la nourriture : le lieu n’a pas l’architecture d’une cuisine mais d’un palais ; les aliments d’origine végétale cèdent la première place à la nourriture d’origine animale, et notamment au gibier (sanglier et cerf) réservé aux riches ; la volaille immangeable est celle qu’on offrait dès le Moyen-Age aux puissants pour célébrer leur pureté et leur bravoure (le cygne) ou leur richesse et leur beauté (le paon, qui n’était pas alors connoté de façon péjorative). La profusion des aliments, l’opulence baroque des couleurs (rouges, blancs, bleus) révèlent l’ostentation sociale de l’aristocratie flamande des propriétaires terriens dans les Pays-Bas espagnols et catholiques au début du XVII° siècle.
Au centre du tableau, émergeant des vivres et bras levés, un domestique nourrit deux oiseaux (dont le perroquet, symbole marial) qui se détachent sur le ciel : offrande à Dieu des richesses humaines, geste à la fois nourricier et rédempteur. La dimension religieuse se confirme dans la succession ordonnée d’autres signes : le cerf blessé et crucifié, le cygne blanc qui s’affaisse comme le corps du Christ dans une descente de croix, le homard et le paon dont la carapace et le plumage se renouvellent chaque saison et qui signifient la résurrection. Snyders, ami de Rubens à Anvers, nous offre ici un récit symbolique de la Passion, avec une ostentation religieuse qui n’a d’égale que la précédente qu’elle est destinée à racheter .

LE TEMPS QUI PASSE

Dans la nature morte du hollandais Pieter Claesz (5), la dimension sociale de la nourriture semble à l’opposé de celle du flamand Snyders : une table ordinaire et un repas frugal. Mais les verres vénitiens à nopes, la coupe et le manche de couteau en argent ouvragé, les épices importées (sans doute des clous de girofle qui s’échappent d’un cornet de papier) et les huîtres locales évoquent la richesse. Et un monochrome habile joue sur les matériaux mats ou brillants, lisses ou rugueux, transparents ou opaques, pour en souligner la simplicité autant que le faste. La bourgeoisie protestante hollandaise est aussi fortunée que l’aristocratie catholique flamande, mais sait faire preuve de raffinement dans le luxe.
La référence à la Cène est discrète (la nappe, le pain et le vin) en raison de l’interdit protestant sur la représentation de la religion : la dimension humaine prime. Effraction du pain rompu, de l’huître ouverte, de la noisette cassée, du citron pelé : il faut briser l’extérieur rugueux de la croûte, de la coquille ou de l’écorce pour manger. Précarité de la coupe et du cornet renversés, du plat en équilibre au bord de la table, des miettes qu’on enlève : comme le reflet des fenêtres sur le verre, le repas est fugace. Est-il terminé ? Un verre est à moitié vide, l’autre retourné comme avant ou après boire, le citron est pelé mais non utilisé, l’huître ouverte mais non vidée : le mangeur était là, il est parti ou il revient, à la fois proche et absent. Le simple "en-cas" destiné à couper la faim entre deux repas est l’image de l’éphémère et du temps qui passe.

LA VIE TRANQUILLE DES CHOSES

Comme chez Picasso, la table de cuisine de Chardin (6) consacre le quotidien ordinaire : pas de symbolisme religieux, pas de leçon de morale, pas même de dimension sociale (la table pourrait être dans une cuisine riche ou pauvre). Cette nature morte magnifie pour elles-mêmes les choses les plus humbles : des aliments comestibles (œufs, saumon, harengs) et des ustensiles de cuisine (cruche, pichet, chaudron) posés sur une modeste table de pierre incurvée dans une cuisine aux murs nus.
Ces choses sont là, grandies par le petit format et le cadrage serré, immédiates et muettes, sans autre message que l’énigme de leur présence ; elles ne renvoient qu’à elles-mêmes, à leur matière, leur forme et leur couleur, dans l’oubli de leur usage humain si présent chez Snyders et Claesz. Le clair-obscur discret, les tons sombres, la cruche et le pichet qui encadrent et ferment la scène, tournant le dos au spectateur, créent un climat de repli sur soi où les choses s’offrent et se dérobent à la fois, dans une atmosphère d’intimité secrète.
Ustensiles et nourriture sont unifiés par la lumière pauvre, les couleurs ternes (sauf le rouge du saumon) et la touche sensuelle, grumeleuse et onctueuse. Mais aussi, pour reprendre l’expression du contemporain Diderot (Le rêve de d’Alembert, 1769), par "un contact qui assimile" : les œufs vivants sont clos comme le pichet voisin et inerte, les harengs séchés sont aussi rigides que l’arête du mur ou le col de la cruche, le saumon juste coupé et encore frais se moule au couvercle selon une courbe qui rappelle celles du chaudron et de la table. De même que Diderot a "vu la matière inerte passer à l’état sensible", la vie des aliments gagne les objets inanimés. Nourriture et récipients participent d’une même présence vivante : la nature morte est une still life, une vie tranquille au cœur des choses.

LE CORPS NOURRI ET NOURRICIER

La laitière de Vermeer (7) a une double dimension nourricière. Elle est d’abord une cuisinière, dans une pièce banale, sans décoration (le peintre l’a supprimée après coup) et modeste (un carreau de la fenêtre est cassé), devant une table chargée de récipients et de nourriture. Des aliments ordinaires, mais signifiants : le lait et le pain, le liquide et le solide, le cru et le cuit. L’acte de cuisiner est au centre du tableau : le lait est versé de la cruche, où il était conservé à l’état brut, dans la terrine où il sera travaillé. Le passage du produit naturel à l’aliment cuisiné, de la nature à la culture, est au cœur de la représentation picturale.
La fille de cuisine est aussi une nourrice : formes rebondies de la poitrine, symétrie de la cruche et du sein gauche de part et d’autre du centre du tableau, visage attentif (yeux baissés, lèvres à peine entrouvertes, souffle retenu) d’une femme qui allaite autant que d’une cuisinière au travail. Le filet de lait intarissable qui relie ici la cruche et la terrine, la cuisinière et la table, coule aussi entre la nourrice et l’enfant : le lait est une sécrétion animale, donc humaine, qui va d’un corps à l’autre, provient du corps et retourne au corps, du corps nourricier au corps nourri. La laitière n’est pas seulement cuisinière et nourrice dans une scène de genre devenue allégorie de la nourriture, mais nous rappelle que le premier aliment de l’homme est d’origine humaine.

LA CHAIR SACRIFIEE ET CONSOMMEE

Soutine peint une carcasse de bœuf (8) qui n’a rien de réaliste. Le cadavre récent est suspendu de façon dissymétrique à des supports vrillés, l’écartèlement et la fissure du corps sont exagérés, son éventration étale à outrance les viscères bordés de graisse jaune, le rouge saignant de la chair gagne en bas du tableau sur un fond bleu abstrait violemment strié de noir et de vert. Le choc des couleurs, la souffrance de l’animal, l’effraction de l’intime, l’obscénité de l’exhibition provoquent la répulsion et l’horreur. Au sacrifice biblique qu’évoque Rembrandt, dont le bœuf écorché (9) rappelle le Christ en croix, Soutine substitue celui de l’animal, nécessité ordinaire mais d’autant plus cruelle qu’elle est sans rédemption.
La chair est commune à l’homme et à l’animal, mais seule la chair du second est dénommée viande, étymologiquement "ce qui sert à la vie" (les mots "viandes" et "vivres" sont confondus jusqu’au XVII° siècle). Le sang, comme le lait, est une liqueur intime et vitale commune aussi à l’animal et l’homme, mais le second ne provoque pas la répulsion comme le premier car il est sécrétion du corps et non composant de la chair. Manger de la viande fraîche, c’est manger du vivant - comme soi-même : la chair de l’animal est incorporée dans la chair de l’homme. Seule la cuisine permet de consommer la viande, ne serait-ce qu’en grillade symbolique, car elle en nie l’animalité.

LE TABOU DE LA CHAIR HUMAINE

Le Saturne de Goya (10) donne à voir un mythe originel : Saturne, fils du ciel (Ouranos) et de la terre (Gaïa), dévore ses enfants pour qu’ils ne le détrônent pas. Un géant émerge des ténèbres comme une masse tellurique et soulève un enfant comme pour l’embrasser, ses poings énormes l’étouffent ou l’écartèlent, sa bouche arrache et broie le bras démesuré d’un corps décapité et sanglant, ses yeux blancs sont exorbités dans une tête échevelée et bestiale. C’est employer là tout le vocabulaire de la terreur la plus archaïque.
Si toute chair consommée est une vie sacrifiée, il s’agit ici de celle d’un être humain, et qui plus est d’un enfant, et du fils même de Saturne : le mangeur n’est pas seulement un être humain qui consomme un semblable, cependant plus faible que lui, mais un père qui dévore son propre enfant dans un mouvement ambigu du corps, des mains et de la bouche : soulever, étouffer et broyer au lieu d’élever, étreindre et embrasser. Anthropophage et infanticide, le mangeur se mange aussi lui-même en dévorant le fruit de sa chair : il n’y a pas de mot pour dire cette horreur. Saturne cumule ainsi les trois figures terrifiantes du cannibale, de l’ogre et de l’innommable.

LE REPAS MYSTIQUE

Peinte ici par Pourbus le Jeune (11), la Cène est, pour les chrétiens comme pour beaucoup de peintres, un repas fondateur, le dernier repas le soir qui précède la mort du Christ. L’architecture antique de la salle austère est en grande partie masquée par une tenture noire : à la fois couleur mortuaire et rappel que le Christ ou la Vierge sont traditionnellement représentés au ciel, souvent figuré par un rideau étoilé. Sur la table, la nappe blanche éclatante et ses plis carrés fraîchement dépliés ont la couleur et l’aspect d’un suaire. Les apôtres, sauf Judas qui cache derrière lui le prix de sa trahison dans une bourse, sont bouleversés par les paroles du Christ en sainteté.
Cette représentation habituelle du repas mérite d’être comparée au banquet romain du VI° siècle sur une mosaïque de Ravenne (12), où les convives sont couchés autour d’une table ronde, le Christ sur un côté (et non au centre) et Judas de l’autre, devant sept pains et deux poissons...
C’est la fin du repas (le plat qui contenait l’agneau est vide), le moment de l’Eucharistie : devant le pain qu’il a rompu et le vin dans le calice, le Christ procède au geste inaugural, la transsubstantiation qui transforme le pain en son corps et le vin en son sang. Ce changement de substance est accompagné de la double injonction : "mangez et buvez". Il s’agit bien de nourriture, mais symbolique : manger et boire le corps et le sang du Christ se comprennent comme un repas mystique. Le vocabulaire et les représentations de la nourriture sont désormais durablement associés à la religion chrétienne.

LE REPAS DU PAUVRE

Trois approches sont possibles du repas des paysans de Louis Le Nain (13). Sociale d’abord, par les personnages représentés : pauvres mais pas misérables (sauf un à droite du tableau), ils ont des habits simples mais corrects, des chaussures, une nappe sur la table et même un violon. Les hommes sont assis sur des sièges rustiques dans une position hiérarchisée : au centre et au fond le maître bien habillé, à sa droite et avant le domestique avec des chausses usées aux genoux, à sa gauche et en arrière un personnage dépenaillé et pieds nus. La femme et les enfants sont debout comme souvent à la campagne, à la différence des nobles et des bourgeois. Les couleurs terreuses donnent le ton à cette scène paysanne.
Pose modeste, corps tassé, dos courbé, mains jointes, visage fatigué, yeux baissés, regard vague, le personnage de droite vient de l’extérieur et a posé son chapeau sur ses genoux. C’est le pauvre que la femme accueille avec le sourire, le mendiant que la famille réchauffe près de la cheminée, l’hôte inattendu (la nappe est froissée) qui a toujours sa place à table, l’étranger avec qui le maître de maison partage le repas : couteau à la main, il s’apprête à couper le pain et lui tend un verre de vin, tandis que le violon commence à jouer. Leçon de morale, grave et silencieuse comme il convient à la charité chrétienne de tradition janséniste.
Le visage vivement éclairé, le maître de maison est au centre du tableau, devant le pain sur un plat et le vin dans un pichet posés sur la nappe : une allusion à la Cène ? Mais la femme regarde la table, le valet son verre, le musicien son violon : chacun est à ses occupations, sauf l’enfant dont les yeux fixent le spectateur pour attirer son attention sur la scène et le mendiant dont le regard semble tourné vers l’intérieur de lui-même. Seul le maître de maison regarde l’hôte, avec une expression où se mêle la bonté, la surprise et le questionnement : reconnaît-il quelqu’un dans l’étranger, avant même que celui-ci n’ait rompu le pain à sa place, comme les pèlerins d’Emmaüs découvrent à ce geste que leur compagnon n’est autre que le Christ ressuscité ?

LE REPAS DE NOCE

Dans la noce paysanne de Bruegel l’Ancien (14), la mariée est en noir, sous une couronne de papier accrochée à la tenture sombre suspendue derrière elle, comme pour parodier la souveraineté de la Vierge devant son rideau d’étoiles. On reconnaît de droite à gauche le propriétaire terrien, le moine, le notaire sur sa chaise, les femmes qui entourent la mariée, le benêt qui se baffre et une foule de figures populaires souvent grotesques par leur visage ou leur accoutrement (chapeaux, accessoires, etc.). Derrière la tablée jouent les musiciens et arrivent les villageois par la porte de la grange, décorée des deux gerbes entrecroisées qui symbolisent la fécondité. Cette société paysanne colorée et bruyante diffère de la précédente, mais elle est au second plan du tableau.
Au premier plan, la nourriture : à gauche un serviteur verse le vin que demande un convive dans les innombrables cruches, à droite deux valets portent sur un brancard des galettes de céréales (et quelques laitages) qu’un autre convive fait passer sur la table. Entre les deux, un enfant lèche malicieusement un plat. Le pain et le vin à nouveau, mais le geste du sommelier et le nombre des assiettes font penser, plutôt qu’à la Cène, à deux miracles du Christ : la multiplication des pains et les noces de Cana. Référence religieuse discrète et parodique, ou joyeuse célébration toute flamande du manger et du boire ? Dans la Bible comme à la campagne, le repas de noce, comme tout repas, est d’abord célébration de la nourriture, à la fois réaliste et symbolique.

LE REPAS LIBERTIN

C’est une autre société que celle du déjeuner d’huîtres de François de Troy (15). A la grange succèdent les somptueux petits appartements de Louis XV à Versailles, à la noce populaire un goûter privé après la chasse, à la table rectangulaire à peine recouverte d’un drap une table ronde juponnée d’une vaste nappe, aux paysans diversement accoutrés des seigneurs habillés à la dernière mode. Mais cette société aristocratique, comme la précédente, est en fête et célèbre la nourriture qui est à nouveau au premier plan.
Au centre, des bouteilles de champagne à la forme ronde inhabituelle émergent d’une pittoresque glacière en bois. Dégustée dans des flûtes, cette boisson récemment inventée est rapidement devenue le symbole de la fête et un élément de la gastronomie moderne, sans aucune référence au sang du Christ. Les serviteurs et les convives du fond ne lèvent pas les yeux au ciel, mais regardent un bouchon qui a sauté à mi-hauteur de la pièce.
Les domestiques apportent des huîtres et les ouvrent au-dessus d’une bassine, les coquilles vides jonchent le sol. Symbole traditionnel du sexe féminin, cet animal qu’on mange vivant est associé depuis longtemps à l’érotisme, comme en témoigne le clin d’œil aguicheur de la mangeuse d’huîtres de Jan Steen (16). Dans cette société d’hommes qui sablent le champagne en l’absence de femmes, le libertinage associe à la table athéisme et sexualité.

LE DEVENIR-COULEUR DE LA POMME

Le déjeuner sur l’herbe de Manet (17) n’a rien d’un repas : pas de table ni de nappe, une nature morte renversée dans un coin sur des vêtements, une femme nue comme un modèle qui pose dans un atelier, deux hommes en habits de ville (des peintres ?), un paysage incertain où une autre femme trempe une main dans l’eau. L’artiste déconstruit les figurations traditionnelles du repas (la nourriture est presque absente), de la femme (dont la pose et le corps n’ont rien d’érotique), des convives (personne ne mange) et du fond (paysage à peine ébauché, voire bâclé). Ce tableau provoquant est, en 1863, un manifeste pictural qui, plus que représenter, pose la question de la représentation et inaugure ainsi l’art moderne.
Avec la nature morte à la soupière de Cézanne (18), nous retrouvons la pomme. Récipients et fruits sont toujours reconnaissables malgré la perspective fausse et le fond inachevé, et, parmi les pommes échappées du panier, l’une d’elles est isolée sur la nappe rouge. Mais est-ce vraiment une pomme ? Ce que nous voyons n’a ni la queue ni le nombril de ce fruit, c’est une simple tache de couleur d’un jaune éclatant à peine modulé de vert et de rouge, un aplat de couleur sans autre relief que la trace des poils du pinceau : notre imagination seule y voit une pomme comparable aux fruits voisins, alors que le peintre a fait du fruit comestible une tache de couleur immangeable. Notre parcours prend fin ici avec le passage de la représentation à la picturalité dans ce devenir-couleur de la pomme.

CECI N’EST PAS UNE POMME

Magritte (19) l’écrit sur un tableau qui est pourtant une représentation du fruit. L’affirmation vaut pour toutes les représentations picturales de la nourriture : elles n’apportent pas à manger. Nourrir les hommes, nourrir le monde est une question de quantité (production agroalimentaire, répartition, échange et distribution des aliments, etc.) et de qualité (savoirs et terroirs paysans, cuisine et pratiques alimentaires, goût et hygiène, etc.) largement débattue à la table des géographes.
Celle des peintres ne prétend pas donner à manger, mais fournit de la nourriture et de la nutrition des images qui ressortissent du symbolique et de l’imaginaire. Et posent une question en amont de la précédente : peut-on nourrir les hommes et le monde sans tenir compte des représentations collectives et de l’imaginaire social ou individuel, modestement repérés ici à travers quelques tableaux ?

Jean-Marc PINET

Géographe et amateur de peinture
Animateur des Cafés géographiques à Toulouse


1. CRANACH l’Ancien (1472-1553) : Adam et Eve (date ?), Musée d’Art ancien, Bruxelles.
2. PICASSO (1881-1973) : Pichet et pomme (1919), Musée Picasso, Paris.
3. CARAVAGE (1571-1610) : Panier de fruits (1599 ?), Pinacothèque ambrosienne, Milan.
4. SNYDERS (1579-1657) : Le garde-manger ( ?), Musée de Caen.
5. CLAESZ Pieter (1598-1661) : Nature morte (1633), Musée de Kassel.
6. CHARDIN (1699-1779) : Table de cuisine... (1733 ?), Collection privée, Paris.
7. VERMEER (1632-1675) : La laitière (vers 1658), Rijksmuseum, Amsterdam.
8. SOUTINE (1893-1943) : Carcasse de bœuf (1926), Minneapolis.
9. REMBRANDT (1606-1669) : Le bœuf écorché (1655), Louvre, Paris.
10. GOYA (1746-1828) : Saturne (vers 1823), Musée du Prado, Madrid.
11. POURBUS le Jeune (1569-1622) : La Cène (1618), Louvre, Paris.
12. ANONYME (Mosaïque, VI° siècle) : La Cène , Ravenne.
13. LE NAIN Louis (1593-1648) : Le repas des paysans (1642), Louvre, Paris.
14. BRUEGEL l’Ancien (1525-1569) : Noces paysannes (1568 ?), Vienne.
15. DE TROY (1676-1752) : Le déjeuner d’huîtres (1735), Musée Condé, Chantilly.
16. STEEN Jan ((1626-1679) : La mangeuse d’huîtres ( ?).
17. MANET (1832-1883) : Le déjeuner sur l’herbe (1863), Musée d’Orsay, Paris.
18. CEZANNE (1839-1896) : Nature morte à la soupière (1874), Musée d’Orsay, Paris.
19. MAGRITTE (1878-1967)  : Ceci n’est pas une pomme (1964), ?.

Résumé : Cet article, paru dans café géo , est une sorte de synthèse, montre le lien entre la peinture et la religion ainsi que la représentation de la nourriture.

Source : café-géo.net, par Jean-Marc PINET Géographe et amateur de peinture, Animateur des Cafés géographiques à Toulouse,en 2004


Adresse de l'article: http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=388

2 mai 2010

La cène de Bétina Rheims

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Marithé et François Girbaud, créateurs de prêt-à-porter masculin et féminin, s’étaient vus, en 2005, interdire une publicité. Celle-ci représentait la cène, le dernier repas du Christ, sauf que Jésus et ses apôtres étaient des femmes, le seul homme de la photographie étant un "homme objet" à moitié nu et vu de dos. Cette image pas très catholique avait choqué Croyance et Libertés, une émanation du haut clergé. Après le jugement prononcé contre eux par le juge Jean-Claude Magendie (le même qui s'occupe de l'affaire Charlie Hebdo), les créateurs avaient finalement obtenu gain de cause auprès de la Cour de cassation.

résumé : Cet article, publié dans "La maison des journalistes, peut être de presse, dénonce l'interdiction de la publicité créer par Bétina Rheims.

Source : la maison des journalistes.org, Par Diane Saint-Réquier.

Adresse de l'article : http://www.maisondesjournalistes.org/actu_tradition_satirique.php

2 mai 2010

La Cène de Lachapelle David et celle de Bettina Rheims

 

Certes parait il, Lachapelle aurait flirté plus ou moins avec la pornographie. On le dit

Mais on est quand même troublé par une certaine  réflexion sur la fin des temps ,une critique de notre société Kitch ,le déluge des temps modernes, la vanité de la vie

Et tout en ayant d’abord, un premier sentiment de refus devant la représentation de la cène Lachapelle cherche le scandale. Il cherche la provocation. Il cherche l’argent

Du reste c’est la mode en ce moment ! Que ce soit des artistes  au cours de performances ou que ce soit Arielle Dombasle dans son dernier disque, on se moque de la religiosité

On se moque de « sœur sourire » qui a eu pourtant une vie tragique .On se moque  du « missionnaire »   On dénigre

**

selon Lachapelle, on peut dans un deuxième temps approuver cette façon de représenter le dernier repas de Jésus au milieu de siens

La_c_ne_de_lachapelle

 

Jésus célèbre la cène, son dernier repas avec des dealers, des Blacks et des Beurs

Mais oui ! c’est bien cela l’évangile !

Jésus ne s’adresse pas d’abord aux biens nantis

**

Lachapelle représente aussi, au lieu de la femme adultère, une prostituée interpellée par les flics et défendus par Jésus .

Mais oui ! Pourquoi pas !

Lachapelle représente Marie Madeleine en bikini aux pieds de Jésus .

Mais oui ! Pourquoi pas !

C’est cela l’évangile !

Un message pour les rejetés ! Un message pour les exclus !Peu importe les biens pensants !

Peu importe les véritables intentions de l’artiste photographe !

On peut être choqués .Les contemporains de Jésus furent choqués

La_c_ne_de_b_tina_Reims

 

Betttina Rheims a aussi représenté
la Cène uniquement avec des femmes

Que penser de sa représentation ?

 

Résumé : Cet article de blog, publié dans le blog église 1 piège , montre une représentation contemporaine dé-symbolisant la cène de Léonard de Vinci.Betttina Rheims a aussi représenté

Source : église 1 piège un blog.fr, publié le 3 mai 2009.

Adresse de l'article :http://eglise1piege.unblog.fr/2009/05/03/la-cene-de-lachapelle-david-et-celle-de-bettina-rheims/

 

 

2 mai 2010

Les us et coutumes de table

 

thématique religieuse du banquet

La_c_ne_de_L_onard_de_Vinci

 

- La Cène de Léonard de Vinci 1495.La cène de Léonard de Vinci a été réalisée entre

1494 et 1498 pour le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria della Grazie à Milan.

Les_noces_de_Cana_de_V_ron_se

- Les noces de Cana de Véronèse 1562.

Ecole_de_Jean_Restout__La_c_ne

 

- La Cène, école de Jean Restou, XVIIème siècle, Notre-Dame-Du-Port.

- - Quels sont les points communs entre ces trois peintures ?

- scènes religieuses, présence du Christ, repas, festins, nourritures, banquet.

- Quelle défnition pouvez-vous proposer du terme banquet ? 

- Par défnition, le banquet est ? le symbole même de la vie en commun où l'on cultive les

rapports non seulement entre l'homme et son semblable, mais aussi entre l'homme et la

divinité. ? Pour les Chrétien, ?le banquet sacré, moment capital de la relation de l'homme

avec Dieu, se charge de valeurs spirituelles renvoyant à la Cène où Jésus-Christ a

institué l'Eucharistie. ?

 

- - Voyez-vous des différences entre les trois peintures ?

- dans les peintures de Léonard de Vinci et Jean Restout, on distingue

Jésus-Christ qui est entouré d'un petit groupe de personnes, la scène peut paraître plus intimes. Dans

le tableau de Véronèse, il y a une foule importante, on a du mal à identifer les personnages.

 

 Léonard a représenté la Cène, le dernier repas de Jésus de Nazareth entouré de ses douze

apôtres, le jeudi saint, veille de sa crucifxion. Il suit là une vieille tradition monastique.

Il s'agit là d'une peinture murale commandée pour le réfectoire d'un monastère.

Disposée frontalement, la table s'étend le long du bord inférieur du tableau de sorte que le

spectateur se trouve directement placé face au Christ et aux apôtres. Le Christ vient de

prononcer des paroles lourdes de conséquences : ?l'un d'entre vous me trahira !?. Les apôtres

rejettent cette accusation et en discutent entre eux. Leur émotion et leur étonnement se répand

comme une vague du centre du tableau vers les bords, d'où elle repart vers le centre.

Placée au centre exact du tableau, la fgure du Christ se singularise en revanche par un équilibre

paisible et un statisme emprunt d'un grande dignité. Au-dessus de la fenêtre centrale, on voit un

arc circulaire qui peut être compris comme une auréole du Christ élevée dans l'architecture.

Toutes les lignes de la salle convergent vers cet élément architectural au-dessus de la tête de de

Jésus, en particulier celle des tapisseries et du plafond à caissons.

Par ailleurs, quand on observe d'un peu plus près la scène, on remarque que le personnage à

gauche du Christ, c'est-à-dire à sa droite, est une femme! Le premier apôtre assis à la droite de

Jésus n'est rien d'autre que Marie Madeleine. On la reconnaît par sa physionomie et aussi

parce qu'elle croise les doigts. Madeleine est souvent représentée ainsi, les doigts entrelacés.

 

 Le tableau de Véronèse :

 Il s'agit d'un banquet mais là les participants sont en nombre, la scène laisse à voir une véritable fête. Par ailleurs, le titre de la peinVolé au milieu de l'assemblée.

 Les Noces de Cana fait scandale en son temps. Insistant sur la fête que constituent des noces plus que sur la lourde symbolique qu'impose l'illustration de textes issus de l'?vangile, Véronèse semble se complaire dans une ivresse toute vénitienne. Véronèse a choisi de représenter le banquet des noces à la fin duquel Jésus transforme l'eau en vin. Ce premier miracle du Christ marque son entrée dans la vie publique. La toile est très fdèle à l' ?vangile de Jean (I;I-II)). La seule différence vient du fait que le peintre transpose le banquet dans un contexte vénitien qui lui est contemporain.

G_rard_David__Les_noces_de_Cana_

 

Prolongement possible quant à la connotation symbolique de la viande de boeuf :

Gérard David, Les noces de Cana, 1500-1503, Paris, Musée du Louvre

Il s'agit d'un banquet de noces, les noces de Cana, banquet au cours duquel s'est produit le miracle

opéré par Jésus- Christ, soit la transformation de l'eau en vin.

 La viande de boeuf, une viande sacrée : La viande de boeuf joue un rôle centrale dans l'alimentation comme dans les rites propitiatoires ou expiatoires. D'ailleurs, les rituels antiques d'invocation des divinités comportent l'offrande de viande. Le Christianisme veut que la viande symbolise le corps du Christ en tant que victime sacrifcielle. Mais elle peut prendre une part négative quand elle représente la part matérielle de l'être humain avec sa coupable inclination au vice et au péché.

 Au Moyen Age, l'abattage des bêtes n'est pas une pratique religieuse mais découper la viande reste un acte public avec une dimension symbolique, l'activité même du cuisinier a une dimension sacrée.

 Si la viande est exclue de la nourriture des moines, elle devient la plat de résistance de la table des riches et se veut un élément emblématique de leur statut social.

A la Renaissance, la viande occupe une place centrale dans les tableaux représentants des banquets. Elle devient l'objet de l'art spectaculaire de l'écuyer tranchant, chargé de découper la viande devant tous et de la distribuer.

 Les restrictions quant à la consommation de viande sont liées au Carême, il est interdit de

consommer de la viande pendant cette période.

 

 

 

Quand la nourriture est pêché

Gerrit_Van_Honthorst__La_Joyeuse_Bande

 

Gerrit Van Honthorst, La Joyeuse Bande, 1622, Munich, Alte Pinakothek 

 

Remarque quant aux symboliques de ces aliments :

La pomme est originaire du Moyen-Orient et elle est connue dans l'Egypte ancienne.

Les pommes sont considérées comme de féminité, de beauté et de prospérité. Elles sont

présentes dans de nombreux épisodes mythologiques.

Le poulet rôti se veut un plat succulent. Il nous renvoie aux plaisirs de la chair.

 

Sur le plan symbolique, l'eau-de-vie symbolise le vice car bien que

transparante comme l'eau, une fois avalée, elle est brûlante comme le feu.

Pieter_Bruegel_l_Ancien__Le_pays_de_Cocagne

 

Pieter Bruegel l'Ancien, Le pays de Cocagne (détail), 1567, Munich, Pinakothek.

 

Les tartes :

Les différents gâteaux (tartes et tourtes) disposés sur le toit de la cabane témoignent de la Profusion des tentations alimentaires.

L'oeuf :

De la coquille de l'oeuf, sortent les pattes d'un poussin. C'est l'illustration de la gloutonnerie des trois personnages, repus et vautrés. Leur gloutonnerie est symbolisée par la présence du couteau oublié dans la coquille, ils sont prêts à manger même cet oeuf pourtant trop vieux.

L'oie vivante :

C'est la représentation symbolique du pêcheur obstiné. Sortant du plat, elle devient l'emblème du pêché de gourmandise répété sans repentir.

Le porc :

C'est le symbole du pêché. Ici, c'est la fonction alimentaire de l'animal qui fgure. Tout étant comestible, il devient alors L'emblème de la gourmandise.

 Dans Le pays de Cocagne, Pieter Bruegel l'Ancien illustre le pêché de

gourmandise au travers d'une consommation excessive de différents aliments,

gâteaux, tourtes, viande de porc ou d'oie … Cette gloutonnerie semble poussée à

l'extrême puisque rien ne paraît rassasier l'appétit des personnages.

 

Nourriture et raffinement

Fransisco_de_Zurbaran__Plateau_avec_des_citrons

Fransisco de Zurbaran, Plateau avec des citrons, 1633, Pasadena, Norton Simon

Museum.

1) Les citrons : Le citronnier est le symbole de la fertilité et de la fécondité en raison

de l'abondance de ses fruits.

2) La nature morte aux oranges : Ces oranges dans une corbeilles nous renvoie à

l'idée de l'union conjugale.

3) Le chocolat : C'est une boisson particulièrement appréciée des dames en raison de

sa douceur. Associé à la rose, symbole de féminité, le chocolat peut ici faire

référence à une noble dame, commanditaire ou destinataire du plateau.

Petite histoire, en 1502, les hommes de Christophe Colomb s'emparent d'une

embarcation qui contient des graines sombres utilisées comme monnaies par les

indigènes de l'Amérique centrale : ce sont des fèves de cacao.

Le cacao est introduit en Espagne au XVIème siècle, mais il est importé plus

largement au XVIIème siècle lorsque l'on apprend à le préparer.

4) La tasse à hauts bords évasés laisse bien voir son contenu, le chocolat.

Résumé : Cet article , publié sur ac-Clermont, est un programme d'histoire de l'art pour enseigner, montre des représentations symboliques de tableaux et de nourriture .

Source : ac-clermont.fr

Adresse du document :http://www3.ac-clermont.fr/pedago/lettres histoire/pourenseignerlesnouveauxprogrammes/j2%20formations/repas%20et%20peinture.pdf

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2 mai 2010

Sommaire de ce blog

0.  Généralité :


 01 Sommaire

 02 Introduction

 03 Fiche présentant les grandes lignes du blog

 04 Biographie des auteurs

 05 Bibliographie

 06 Annexes. Sigliers

 07 Conclusion

 

1.  Les déterminants religieux :


1.1 Les différentes religions et leurs rites associés

1.2  La symbolique des aliments dans les différentes religions

1.3 Représentation des aliments dans la publicité

 

2. Sociologie des mangeurs :


  2.1  Qu'est ce qu'un mangeur ?confrontations culturelles

 2.2  Respect de la religion de part de ce que nous mangeons

 

3. Des tableaux chargés de symboles :

3.1  L'influence des religieux sur notre alimentation

3.2 Des représentations de scène religieuse et de nourriture

 

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