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Notre alimentation est-elle dictée en partie par les mythes ?
Notre alimentation est-elle dictée en partie par les mythes ?
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28 avril 2010

végétarisme et religion:"Tu ne tueras point"

   Donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien », non pas des viandes superflues, mais la nourriture nécessaire – qui répare en nous ce qui se perd tous les jours de la substance notre corps… Car le chrétien, selon ses paroles, ne doit point désirer toute cette diversité de mets délicats, toutes ces pâtisseries et toutes ces viandes exquises qui ne font que charger l’estomac, appesantir l’âme, aveugler les avis et donner des armes encore pour la servir aux passions. » Saint-Jean Chrysostome

La règle d’or

Montrer de la compassion pour toute forme de vie est une règle d’or que l’on retrouve dans les enseignements de toutes les grandes traditions religieuses. Puisque le végétarisme est l’extension naturelle de cette compassion, il est tout à fait normal qu’il prenne une place importante dans les pratiques religieuses.

De fait, les religions ont ceci de commun, c’est qu’elles désirent toutes qu’on s’abstienne de manger de la viande, ne serait-ce que les jours saints. En étudiant leurs écritures et la vie de leurs fondateurs, on comprend que l’alimentation végétarienne soit un choix naturel pour l’être qui désire atteindre le pur amour de Dieu.

Égypte, Chine et Japon

Certains prêtres d’Égypte ne prenaient pas de viande afin de pouvoir respecter les vœux du célibat. Ils rejetaient aussi la consommation des œufs, considérés comme de la « chairs liquides ».

Dans les temples Shinto au Japon, on interdisait les sacrifices d’animaux et l’on conseillait l’alimentation végétarienne pour la purification du corps.

D’anciens textes décrivant la pratique du confucianisme et du taoïsme recommande d’éviter les aliments carnés tel le porc « qui rend l’haleine désagréable aux ancêtres. »

Zoroastriens, Sikhs et Jaïns

« Le seigneur de sagesse a prédit le pire pour ceux qui suppriment la vie du bœuf avec des cris d’extase. Pour de tels actes, les races de sacrificateurs et des prêtres magiciens seront réduites à néant… Que soient maudits tous ceux qui prêchent qu’il faut tuer le bétail ! Que soient maudits les faux prophètes, les faux prêtres, tous corrompus, qui trahissent la vérité, accaparent le pouvoir et falsifient tout par leurs mensonges. C’est de l’esprit du mal dont sont remplis les soi-disant grands de ce monde et les potentats ; c’est lui qui les a tout fait tomber dans ses œuvres atroces. Ils s’allient au démon pour accomplir leurs noirs desseins et assassinent le bétail pour s’en repaître. »

Ainsi parlait le prophète Zarathoustra qui fonda la religion zoroastrienne au VIe siècle avant Jésus-Christ. Bien qu’abolie en Iran, cette région compte encore plus de 200 000 pratiquants végétariens.

La religion sikh, qui est un intéressant mélange d’hindouisme et d’islamisme, fut fondée en Inde au XVe siècle par Guru Nanak. D’après l’érudit sikhs Swaran Sing Sanehi, Guru Nanak considérait la consommation de viande comme impropre, « particulièrement pour ceux qui essaient de méditer ». Bien qu’en raison de l’influence musulmane, la plupart des sikhs soient maintenant carnivores, certains regroupements, comme la secte Namdhari et le mouvement 3HO de Yogi Bhajan, sont strictement végétariens.

Fondée en Inde par Mahavira (599 - 527 avant Jésus-Christ), le jaïnisme est principalement basé sur l’ahimsa : la non-violence. Les Jaïns sont toujours très fidèles aux enseignements sacrés, et les 4 millions de membres de cette religion sont tous de stricts végétariens.

Judaïsme et Ancien Testament

Au début de la genèse, Dieu définit quelle alimentation convient à l’homme : « je vous donne les plantes de la terre qui produisent des graines, les arbres portant des fruits à pépin ou noyaux. Graines et fruits vous serviront de nourriture. » (Genèse 1:29)

Ainsi, d’Adam à Noé, le peuple d’Israël est principalement végétarien. Puis vient l’époque où l’être humain « tombe dans le péché » et se met à offrir des animaux en sacrifices ! (Genèse 4:4). Mais Dieu n’est jamais satisfait par ces sacrifices. « Je suis dégoûté des holocaustes de bélier et de la graisse des veaux. Le Sang des taureaux, des brebis et des boucs Me répugne… Quand vous tendez les mains, Je détourne les yeux. Vous avez beau multiplier les prières, Je refuse d’écouter, car vos mains sont couvertes de sang. » (Isaïe 1:11-15).

La viande Kasher

La viande dite « Kasher » est une viande dont on a retiré le sang. « Cependant, vous ne mangerez pas la chair qui contient encore la vie, son sang. (Genèse: 9 :2 - 4). Voilà pourquoi les juifs tentent de vider le sang du corps de l’animal avant de consommer sa chair. Mais ce rite n’est pas valable car même si le sang est extrait des artères, il en reste quand même dans les petits vaisseaux sanguins. Aucune viande n’est donc parfaitement Kasher. Seul le juif végétarien ne se nourrit pas du sang des animaux.

Dans son ouvrage classique intitulé les lois de l’alimentation juive, Rabbi Samuel Ho Dresnet explique que : « se nourrir de viande Kasher est une sorte de compromis… L’homme devrait idéalement ne pas manger de viande car pour l’obtenir un animal doit être mis à mort. »

Juifs végétariens

De plus en plus de juifs rejettent ce compromis. Le nombre des adhérents à la société internationale des juifs végétariens augmente modestement mais régulièrement. En Israël, plus de 4 % de la population est végétarienne. En fait, après l’Inde, Israël et le pays où l’on trouve la plus grande concentration de végétariens religieux.

Martin Buber (1878 - 1965), réputé pour être l’un des plus grands philosophes et penseur juif moderne, recommandait une alimentation sans viande. Isaac Bashevis Singer et Samuel Yoseph, tous deux prix Nobel de littérature, expliquent que le végétarien fait preuve de bienveillance envers les animaux.

Christianisme et Nouveau Testament

le nouveau testament que nous connaissons reste mystérieusement muet sur l’alimentation de Jésus et la nourriture qu’elle recommandait…

Certains exégètes de la Bible affirment que cette lacune a pour cause la suppression systématique des passages où le Christ s’oppose catégoriquement à la consommation de viande.

Correction ou Corruption ?

Le professeur Nestlé, dans son livre Introduction au texte original du Testament grec nous dit que certains érudits appelés « correctores » furent nommés par les autorités ecclésiastiques de l’époque afin de « corriger », ou plus précisément altérer les textes des Ecritures.

Une de ces « corrections » eut lieu au concile de Nicée (325 après Jésus-Christ). À ce concile, affirment plusieurs érudits contemporains, les prêtres ont complètement modifié, par omission ou extrapolation, les documents chrétiens originaux. Le but de ces modifications était de rendre les Ecritures acceptables à empereur Constantin. Celui-ci était d’ailleurs connu comme un être cruel qui versait du plomb liquide dans la gorge des chrétiens végétariens qu’il capturait.

Manuscrits de la mer Morte

Alors que les plus anciens documents connus du nouveau testament datent du IVe siècle (donc après le concile de Nicée), des manuscrits datant du tout début d’ère chrétienne ont été découverts en 1947. Ces textes seraient les plus complets et les plus anciens des Ecrits chrétiens actuellement connus.

On y apprend que Jésus était végétarien. Ce que confirme la prédiction de l’Ancien Testament : « C’est donc le Seigneur qui va Lui-même vous donner un signe. Voici : la jeune fille est enceinte et va enfanter un fils qu’elle appellera Emmanuel. Il se nourrira de laitage et de miel. » (Isaïe 7:14).

On y découvre aussi cet étonnant dialogue entre un Saducéen et Jésus : « Dis-moi, pourquoi dis-tu que nous ne devons pas manger la chair des animaux ? Le bétail ne fut-il pas donné à l’homme comme les fruits et les herbes ? » Jésus lui répondit en ouvrant un melon. « Regarde ce fruit de la terre, regarde avec tes propres yeux ce bon fruit du sol et vois les graines qu’il contient. Chaque melon peut produire plus de 100 autres melons. Si tu plantes cette graine tu te nourris du vrai Dieu, car aucun sang n’a coulé. Aucun cri n’a été perçu par tes oreilles et aucun sang n’a été vu de tes yeux. La vraie nourriture de l’homme provient de notre mère la Terre. Maintenant regarde ce que Satan donne : l’angoisse et la mort, le sang des vivants pris par l’épée. Ne sais-tu pas que celui qui vit par l’épée périra par l’épée ? Va, plante le bon fruit de la vie et ne fait plus souffrir les animaux. »

Chrétiens végétariens

Les premiers écrits chrétiens témoignent aussi de l’importance du végétarisme dans la pratique religieuse. Clément d’Alexandrie (160 - 240), l’un des pères de l’Eglise, recommandait l’alimentation végétarienne : « il vaut mieux être heureux, dit-il, que de rendre nos corps pareils à des tombes pour animaux… L’apôtre Matthieu mangeait des céréales, des noix et des légumes, et s’abstenait de toute chair. » Grand célébrité de l’église chrétienne à ses débuts, Saint Jérôme écrivait : « la préparation des légumes, des fruits et des légumineuses est facile et ne requièrent pas de cuisiniers qui coûtent cher. » Il jugeait qu’un tel régime convenait mieux à une vie consacrée à la quête de la sagesse. Saint-Jean Chrysostome (345 - 407) considérait l’alimentation carnée comme une coutume cruelle et contre nature pour les chrétiens : « nous imitons les mœurs des loups, des léopards, ou plutôt nous faisons pire qu’eux. La nature les a faits pour qu’ils se nourrissent ainsi, mais Dieu nous a dotés de la parole et du sentiment de l’équité, et nous voilà devenu pire que les bêtes sauvages. » Il disait aussi : « Nous, les dirigeants chrétiens, pratiquons l’abstinence de la chair animale. » Saint-Benoît, qui fonda l’ordre monastique des bénédictins en 529, prescrivait les aliments végétariens comme nourriture de base pour ses moines. L’ordre de la Trappe, dès sa fondation au XVIIe siècle, s’opposa rigoureusement à la consommation de la viande, des œufs et des autres aliments d’origine animale. Cette règle fut révisée par le concile Vatican deux (1965), mais la plupart des trappistes adhèrent encore à l’enseignement originel et sont végétariens. Aujourd’hui, l’Eglise adventiste du septième jour recommande fortement le végétarisme à ses membres, s’appuyant sur les enseignements de la Bible.

Même si la majorité des chrétiens sont non-végétariens, nombreux sont ceux qui le deviennent et peuvent faire des déclarations proches de celles de John Wesley (1703 - 1791), le fondateur du méthodisme : « Je remercie Dieu, car depuis que j’ai laissé la viande et le vin, je ne contracte plus de maladies. »

Islam et Mahomet

« Celui qui est bon les créatures de Dieu, est également avec les mêmes. » Hadith du prophète Mahomet

A la Mecque, lieu de naissance du prophète Mahomet (fondateur de l’islam), aucune créature ne peut être tuée, pas même un moustique. Lorsque le pèlerin arrive dans un lieu saint, il fait très attention à ne pas écraser d’insectes.

Les premiers biographes du prophète Mahomet indique que celui-ci préférait la nourriture végétarienne. Mahomet se nourrissait surtout de fruits, de légumes, de lait, de miel et de dattes. Il disait : « Plusieurs anges descendront là où il y aura abondance de légumes. »

Quoique la majorité des musulmans d’aujourd’hui soit principalement carnivores, on découvre dans plusieurs enseignements de l’Islam, notamment dans la tradition Soufi, que le végétarisme est recommandé. Et comme dans le judaïsme, les musulmans ne peuvent se nourrir de viande sans avoir préalablement suivi certaines règles.

Al-Ghazzali (1050 -1111), un des plus grands philosophes musulmans, disait : « Se nourrir de la chair de la vache apporte la maladie, mais son lait apporte la santé. Une habitude alimentaire motivée par la compassion procure une vie paisible. »

le bouddhisme et la compassion

«Que le disciple s’abstienne de toute viande afin de ne pas causer de frayeur à d’autres êtres vivants… L’homme censé ne se nourrit pas de viande… Il se peut que dans le futur, des insensés prétendent que j’ai approuvé la consommation de la viande, mais… Je n’ai pas permis, je me permets pas et je ne permettrai jamais à personne se nourrir de chair animale… En tout temps et en tout lieu, c’est inconditionnellement interdit pour tous. » Paroles de Bouddha Dhammapada

A l’origine, le bouddhisme fut pratiqué en Inde pour s’opposer à l’abattage généralisé des animaux. Dans ces enseignements sur l’ahimsa, la non-violence, Bouddha S’éleva contre ces pratiques cruelles, née d’une déviation perverse de la religion.

D.T. Suzuki, éminente autorité bouddhiste, écrit dans son livre La Compassion : « la compassion est au fondement de la religion bouddhiste. » Un bouddhiste doit donc éliminer la viande de son menu car « la consommation de la chair détruit la semence de la compassion ». (Mahaparinirvana Sutra)

Les bouddhistes sont depuis toujours végétariens. Malheureusement, beaucoup ont dévié des enseignements originels, pensant qu’ils avaient le droit de se nourrir d’un animale qu’il n’aurait pas tuée de leurs propres mains. Ce genre de déviation fut pourtant condamné par Bouddha : « il est faux de dire que l’on peut consommer une viande issue d’un animal que l’on n’a pas tué soi-même. » (Lankavatara Sutra)

De nos jours, des millions de bouddhistes respectueux de la vie sont végétariens. « Comment un bhiksu (chercheurs de vérité) qui espère devenir un libérateur d’autrui, peut-il vivre en se nourrissant de la chair des autres êtres vivants ? » (Surangama Sutra)

L’Hindouisme et les Védas

« Ceux qui désirent jouir d’une grande beauté, d’une longue vie, d’une santé parfaite, d’une bonne mémoire et d’une grande force physique, morale et spirituelle, doivent s’abstenir complètement de toute chair animale… Qui peut être plus cruel et plus égoïste que celui qui veut nourrir sa chair de celle d’innocents animaux ? » Mahabharata

Les Ecritures védiques de l’Inde, qui regroupent les textes les plus anciens de la planète, insistent sur l’importance du végétarisme. Elles condamnent la consommation de chair animale et incitent à la compassion pour les animaux. On compte parmi elles la Manu-Samhita, livre des lois de l’humanité qui explique : « On ne peut se procurer de viande sans blesser un être vivant et l’on ne peut accéder à la félicitée spirituelle en agissant ainsi. Ne mangeons donc plus de viande. » Un autre passage du même ouvrage stipule : « après avoir mûrement considéré l’origine révoltante de la viande, la cruauté de la captivité et de la mise à mort des animaux, abstenons-nous entièrement de toute consommation de chair. » Malgré l’influence occidentale, on trouve encore aujourd’hui plus de 600 millions d’Hindous religieusement végétariens.

Ces dernières années, Srila Prabhupada, fondateur et maître spirituel du Mouvement pour la Conscience de Krishna, déclara : « Puisque nul n’est en mesure de créer un être vivant, personne n’a donc le droit de tuer ; les lois humaines qui font une distinction entre tuer un être humain et tuer un animal sont imparfaites… Selon les lois de Dieu, la mise à mort d’un animal mérite un châtiment au même titre que celle d’un humain. Ceux qui établissent une distinction entre les deux fabriquent de toutes pièces leurs propres lois. Un des dix commandements ordonne même : « Tu ne tueras point ». Voilà une loi parfaite que les êtres humains ont déformée avec leurs discriminations et leurs spéculations : « Je ne tuerai pas d’êtres humains, mais je tuerai des animaux. » Ainsi les gens se fourvoient ils et sont-ils cause de souffrances pour eux-mêmes et pour autrui. »

Résumé : Cet article, publié dans Vedicsanga, est une synthèse défissant les représentants religieux comme étant des guides aussi pour la religion que pour l'alimentation.

Source : Vedicsanga.agence presse.net, le 7 octobre 2009.

Adresse de l'article : http://vedicsanga.agence-presse.net/2009/10/07/vegetarisme-et-religions-tu-ne-tueras-point/

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